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Les Interviews de La Couverture Noire : Michael Fenris

Publié le par Zouz

Youpi c'est marcredi ! Aujourd'hui dans les Interviews de la Couverture Noire, j'ai eu la chance de pouvoir poser des question aussi sottes que grenues à Michael Fenris. Le pire, c'est qu'il y a répondu ! Regardez plutôt...

1. Globalement les mots sont accessibles à tous, qu’est-ce qui fait que tout le monde n’est pas écrivain ? Qu’est ce qui fait qu’on décide de se lancer ?

Ah ! mais je ne me considère pas réellement comme un écrivain ! J’essaie en tout cas. Je crois que chacun de nous depuis son enfance est un peu un écrivain en puissance. Certains sauteront le pas, d’autres non. Nous nous sommes tous racontés des histoires, à nous-mêmes, à nos proches, parfois juste pour se faire plaisir… Après, l’écriture est une activité très “privée”, j’allais dire presque honteuse. Je pense qu’on a tous eu un moment l’envie d’écrire quelque chose, et après il a fallu ce déclic, ce courage… Moi ça ne m’aura jamais pris que près de 37 ans et deux cartons complets de cahiers et des centaines de pages pour sauter le pas. Un jour, je suis rentré d’une journée de travail pénible, j’en ai eu marre, j’ai voulu me trouver un exutoire. Et j’ai repensé à ce manuscrit qui dormait depuis un moment, et je me suis dit: “allez, pourquoi pas?”

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2 Tuer des gens est sévèrement puni par la loi… pourquoi le faire dans ce que vous écrivez ?

Tuer des gens n’est pas forcément nécessaire… surtout si je travaille sur le prochain “les aventures de Barbie et de la fée clochette chez tonton Robert”. Parfois, cela s’impose. pour montrer que tout n’est pas rose, pour rendre tout ça moins bisounours. Ou parce qu’à un moment de l’histoire, tu te dis: tiens, si je le tuais celui-là, parce qu’il est dans une impasse, personne ne s’y attends, ou ça va relancer l’histoire. Que le personnage soit bon ou mauvais d’ailleurs. Initialement, lors de la toute première version de Feuilles, certains personnages ne mourraient pas. Ensuite, et bien...

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3. Pour vous connaître un peu, on va faire un portrait chinois :

Si vous étiez un arbre (ah ah ! Thématique !) :


Si je réponds un érable rouge, ça sera drôle? Non? Bon, alors, je dirais l’arbre du voyageur. Rien que pour son nom. Parce que je trouve ce palmier magnifique. Et parce que sa sève peut désaltérer le voyageur… Comme l’écrivain désaltère le lecteur? Oh c’est beau ça faut que je la retienne ! Sinon, soyons fous, j’aimerais être un Ent, comme Sylvebarbe dans le Seigneur des Anneaux

Si vous étiez une boissons alcoolisée :


Une boisson découverte en Afrique du Sud, l’Amarula, avec une consistance très crémeuse et un goût de noisette. L’étiquette avec sa tête d’éléphant, c’est déjà un voyage. Sinon, un très vieux rhum martiniquais Hors d'âge...

Si vous étiez un film :


Aie! question piège… Le Bon la Brute et le Truand, vu 14 ou 15 fois, je ne m’en lasse jamais. Ou The Thing, de Carpenter… Parce que c’est Big John quand même!

Si vous étiez une pizza :


Du moment qu’elle est farcie d’anchois… J’adore la pizza aux anchois!

Si vous étiez une chanson pourrie des années 80 :


Un truc qui me faisait marrer: Kazero et leur chanson ‘thai na na”: quand t’es venue dans la rue inconnue… je crois que je me souviens encore des paroles! Et la pire de toute pour moi : Break Machine et Streat Dance. Rien que d’y repenser j’ai les poils qui se hérissent.

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4. Il est communément admis que le Nord, c’est par là. Et vous, vous venez d’où ?

Au nord, c’étaient les corons, à l’est c’était le charbon. Je suis né et j’ai grandi à Nancy, et j’y ai passé les trente premières années de ma vie. une moitié de ma famille et mes ancêtres sont soit de Nancy, soit du coin, ou alors Moselle et Meuse, et ce depuis au moins 1580 (et l’autre moitié d’Italie) Il existe même à Nancy une rue qui porte le surnom d’un de mes ancêtres, la rue du Joli Coeur. C’est mon épouse qui m’a fait quitter la Lorraine pour la région parisienne.

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5. Le maquillage des sourcils cartonne en ce moment, pourquoi n’y en a-t-il pas dans votre roman ? D’ailleurs, c’est quoi le thème de votre roman ?

Dans la version initiale de Feuilles, le héros échangeait ses recettes de masque de beauté avec le vieil indien, et se taillait les sourcils à la mode indienne, avec une griffe de bison…Et scoop, c’est le thème de mon prochain roman: “killer mascara from the Hell” non je déconne… Le thème du roman, c’est un peu la fatalité. Le héros qui n’en est pas vraiment un est obligé de se prendre en charge, de se remuer pour s’en sortir. En même temps, j’aime qu’il subisse un peu l’histoire, pas qu’il la dirige. Ce n’est pas un roman écologiste à la base, même si la vengeance de la nature peut être interprétée de cette façon. La nature est le personnage central. Il y a un

côté mystique qui me plait bien.

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6. Si vous n’aviez pas été écrivain…

Le suis-je réellement? Feuilles est mon premier roman officiel, j’attends (avec anxiété) de voir comment seront perçus les suivants. Pour voir si je peux me considérer comme tel. Sinon officiellement, et ce depuis 2001, je suis l’heureux possesseur du diplôme de docteur en médecine, que j’ai mis du temps à avoir parce que je n’étais pas pressé de passer ma thèse.

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7. On inverse les rôles. Posez-moi une question.

Demain, un petit lutin gibbeux que tu as délivré d’une énorme pierre, te donne en remerciement une baguette magique: celle-ci a le pouvoir de rendre réel un de tes romans, mais un seul, et d’en modifier le contenu à ta guise… Lequel, et pourquoi? (oui je sais ça fait deux questions)

Roh la colle ! Ca mérite réflexion et en plus j’ai une mémoire de poisson rouge. Je suis dedans ou pas ? Hahaha ça change tout ! J’hésite ! Allez je vais dire le Passager de Grangé (ça va faire plaisir à Fred) parce que j’ai été tellement frustrée en fermant ce bouquin qu’il faudrait que j’y remédie. Sinon pour le fun de serait “Drôle de Karma” de David Safier parce que derrière de côté complètement loufoque la leçon de vie est chouette… on a tous le droit à l’erreur, à nous de trimer pour les réparer ;)

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8. Pour conclure, vous avez carte blanche. Allez y, marquez les esprits !

Alors, je voudrais remercier mes parents, ma famille, mes tontons et mes tatas, et vous tous mon public, je vous aime tellement… Euh, je m’égare… Une petite anecdote sur Feuilles: ce bouquin a été complètement perdu. Ecrit, et perdu. Plantage de machine, absence de sauvegarde, deux cents pages à la poubelle. c’était il y a environ dix ans. Mais il est resté quelque part et il ne s’est jamais effacé. Parce que quelque chose me poussait à l’écrire, à le réécrire. Alors j’ai ramassé mes souvenirs et j’ai réinventé l’histoire. Et ça a donné ce que vous avez entre les mains. Et j’en suis particulièrement fier, comme de chacun des autres qui attendent patiemment leur tour - ou pas. J’ai commencé à écrire des tas d’histoires pour les copains d’école à 11-12 ans, il fallait que j’invente des monstres pas possible. je les ai gardées et parfois j’y jette un oeil amusé… Et quand je reçois un petit message, ou que je lis une critique positive, ça me file une de ces joies, je replonge aussitôt sur le clavier pour écrire un truc. c’est une bonne drogue, on va dire. Parce que je me dis que si, à mon modeste niveau, j’ai réussi à faire oublier le quotidien ne serait-ce qu’un moment à celui qui me lit, quelle belle récompense pour quelqu’un d’absolument pas professionnel , non? Et mon souhait le plus cher, c’est de pouvoir continuer à partager tout ça avec chacun et chacune d’entre vous, et d’avoir le plaisir de se rencontrer aussi pour discuter… Je vous préviens je suis un incorrigible bavard!

Les Interviews de La Couverture Noire : Michael Fenris
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